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La situation nébuleuse n’est pas sans conséquence sur la vie démocratique à Anderlues
Un fameux foutoir ! Excusez-nous l’expression, mais elle résume à merveille la première année de la mandature à Anderlues, avec une triste image donnée par le monde politique.
Rétroacte et tentative de décryptage…
Le premier citoyen d’Anderlues, Philippe Tison (PS), a prêté serment comme député fédéral voici environ deux semaines. Il y supplée Elio Di Rupo, nouveau ministre-président wallon.
Mais contrairement à ce qu’il avait annoncé dans un premier temps, il cumulera cette fonction avec son rôle de mayeur. « Comme je l’ai communiqué à ce moment-là, j’ai décidé de rester bourgmestre encore pendant quelque temps pour assurer la continuité et terminer des projets que j’avais initiés, en particulier ceux liés à l’aménagement du territoire et au logement. Je suis optimiste pour l’avenir, car je pense que nous avons de beaux dossiers à mettre en œuvre qui auront un impact positif sur l’image de notre commune et ses citoyens. »
DU CHANTAGE
Ça, c’est pour le côté face. Côté pile, le mayeur n’a pas réellement le choix pour l’instant. S’il veut céder sa place à Virginie Gonzalez, la deuxième en nombre de voix, un nouveau pacte de majorité devra être voté lors de la prestation de serment. Et la majorité, Philippe Tison est loin d’être sûre de l’avoir au conseil communal. L’homme a réalisé un véritable raz-de-marée aux dernières élections communales et semblait sur du velours. Mais voilà, en douze mois, tout a volé en éclat. Tout d’abord, il a annoncé se retirer et céder son siège au premier échevin Rudy Zanola, pour raisons de santé. Quelques semaines plus tard, il a fait machine arrière, affirmant avoir agi sous la contrainte, en étant victime d’un chantage.
Pour résumer, le conseiller communal Guglielmo Pastorelli avait réussi un beau score électoral, sans obtenir un poste d’échevin. Pour le convaincre de signer le pacte de majorité, Philippe Tison, qui devait normalement subir une opération, lui avait promis une place dans le Collège, au moins le temps de sa propre hospitalisation. Et quand l’intervention médicale a été annulée, Guglielmo Pastorelli aurait menacé le mayeur de dévoiler le deal au grand jour s’il ne faisait
pas quand même un pas de côté.
ÉCHEVINS SANS COMPÉTENCE
Le bourgmestre se serait alors « couché », avant de se raviser. De l’autre côté, la version des faits est bien entendu toute autre. Et l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Philippe Tison a carrément évoqué une tentative de putsch menée, selon lui, par Pastorelli ainsi que les membres du Collège Rudy Zanolla et Michaël Guyot. Sans oublier la conseillère Nathalie Gourmeur. Même si les récits diffèrent d’un côté ou de l’autre, les quatre personnes ont été sanctionnées par le PS anderlusien, les deux échevins perdant toutes leurs compétences dans l’histoire.
Bien évidemment, cette situation a plusieurs conséquences catastrophiques. En termes d’image du monde politique aux yeux de la population tout d’abord. Pour la gestion efficace d’une Commune ensuite : sans majorité acquise, aucun conseil communal n’a été convoqué ces trois derniers mois. Plus de 100 jours sans réunion du principal organe démocratique de l’entité ! De même, toutes ces chamailleries prennent du temps, occupent l’esprit, pompent de l’énergie…
qui n’est pas mise au service du citoyen. Le tout sans tomber dans la caricature, des réalisations étant quand même enregistrées (voir ci-dessous).
UN APAISEMENT ?
Et maintenant, on fait quoi ? À bonne source, on nous indique que le PS national a demandé aux différents protagonistes de trouver un terrain d’entente. Ce qui permettrait à Virginie Gonzalez de prendre la relève. Va-ton assister à la grande réconciliation ? En politique, tout est possible. Sinon, il faudra de toute façon se tourner vers l’opposition… qui n’attend pas forcément la bouche en cœur qu’on fasse appel à elle. Ne cherchez plus un scénario pour la version belge de House of Cards, on l’a trouvé pour vous. -
[b]Logement, rénovations de voirie et... chocolat[/b]
Malgré tout le remue-ménage politique expliqué ci-dessus, plusieurs projets concrets voient le jour. « Notamment au niveau du logement. Six habitations familiales vont être réalisées dans l’ancienne gendarmerie, alors que nous avons
cédé l’ex-bâtiment des contributions au fond du logement, sous forme de bail emphytéotique. À nouveau pour que des familles y soient accueillies. »
D’autres dossiers avancent.
>Voirie. Toute une série de voiries ont été réfectionnéesces derniers temps, ou sont en voie de finition. Là, la Commune vient d’obtenir un subside d’un million d’euros pour la rue du Vieux Cimetière, histoire de terminer le quartier en question. Par ailleurs, tous les abords de la gare ont été réaménagés pour 500.000 euros. « Avec une placette et un parcours pré-RAVeL. C’est sur ce site que devrait s’implanter le Pôle Santé pour lequel nous développons des contacts avec de grands hôpitaux de la région. »
> Propreté. Depuis le passage aux poubelles à puces en 2014, le volume de déchets par ménage a été divisé par deux. Reste le souci des dépôts clandestins par ailleurs. « Nous avons récemment fait l’acquisition d’une caméra mobile
pour traquer les indélicats. »
> Commerce. « Nous voulons continuer à densifier nos zones commerciales. Sur la N90, mais aussi dans le centre où on observe l’ouverture de plusieurs petits commerces. Et où la marque de pralines Leonidas s’installera fin de l’année. »
> Ecologie. L’exploitation du gaz de mine par Gazonor « est écologique, puisqu’on utilise le méthane au lieu de le laisser se diffuser dans l’atmosphère. » Par ailleurs, Anderlues a décroché des fonds FEDER pour un
éco-quartier avec des logements passifs, de la mobilité douce, de la récupération des eaux de pluie…
> Sécurité. Là, l’accent sera mis sur des dispositifs routiers pour contrôler et ralentir la vitesse, tout en protégeant les usagers faibles
L’opposition observe et attend
Face au Parti socialiste, toutes les autres forces politiques anderlusiennes s’étaient coalisées à l’occasion des dernières élections communales, au sein d’AJC. Elles espéraient ainsi renverser le parti à la rose dans la cité des Bourlettis, mais elles ont loupé leur pari. Cela dit, vu la situation actuelle… particulière, elles pourraient bien tirer les marrons du feu. « Nous avons reçu des appels du pied aussi bien de la part des uns que des autres », confirme Corine Cubi, viceprésidente d’AJC et conseillère communale. « Le pacte de majorité ne peut de toute façon pas être modifié pendant les 18 premiers mois de la mandature, c’est-à-dire jusqu’en juin prochain. Nous observons, réfléchissons et tirerons les conclusions nécessaires si besoin. » Bien sûr, la tentation est grande d’intégrer une nouvelle majorité. « Mais nous ne le ferons pas à n’importe quel prix, n’importe comment et avec n’importe qui. » En attendant, elle déplore l’image donnée de la politique. « Quand on dit que les gens n’ont plus envie d’aller voter et qu’on voit ce qui se passe pour l’instant, on peut les comprendre… » Elle regrette aussi l’absence de conseil communal, évoquée ci-dessus. « Mais même
en dehors du souci actuel, chaque fois, Anderlues a du mal à arriver à dix conseils communaux sur l’année. Le minimum légal ! »
Un fameux foutoir ! Excusez-nous l’expression, mais elle résume à merveille la première année de la mandature à Anderlues, avec une triste image donnée par le monde politique.
Rétroacte et tentative de décryptage…
Le premier citoyen d’Anderlues, Philippe Tison (PS), a prêté serment comme député fédéral voici environ deux semaines. Il y supplée Elio Di Rupo, nouveau ministre-président wallon.
Mais contrairement à ce qu’il avait annoncé dans un premier temps, il cumulera cette fonction avec son rôle de mayeur. « Comme je l’ai communiqué à ce moment-là, j’ai décidé de rester bourgmestre encore pendant quelque temps pour assurer la continuité et terminer des projets que j’avais initiés, en particulier ceux liés à l’aménagement du territoire et au logement. Je suis optimiste pour l’avenir, car je pense que nous avons de beaux dossiers à mettre en œuvre qui auront un impact positif sur l’image de notre commune et ses citoyens. »
DU CHANTAGE
Ça, c’est pour le côté face. Côté pile, le mayeur n’a pas réellement le choix pour l’instant. S’il veut céder sa place à Virginie Gonzalez, la deuxième en nombre de voix, un nouveau pacte de majorité devra être voté lors de la prestation de serment. Et la majorité, Philippe Tison est loin d’être sûre de l’avoir au conseil communal. L’homme a réalisé un véritable raz-de-marée aux dernières élections communales et semblait sur du velours. Mais voilà, en douze mois, tout a volé en éclat. Tout d’abord, il a annoncé se retirer et céder son siège au premier échevin Rudy Zanola, pour raisons de santé. Quelques semaines plus tard, il a fait machine arrière, affirmant avoir agi sous la contrainte, en étant victime d’un chantage.
Pour résumer, le conseiller communal Guglielmo Pastorelli avait réussi un beau score électoral, sans obtenir un poste d’échevin. Pour le convaincre de signer le pacte de majorité, Philippe Tison, qui devait normalement subir une opération, lui avait promis une place dans le Collège, au moins le temps de sa propre hospitalisation. Et quand l’intervention médicale a été annulée, Guglielmo Pastorelli aurait menacé le mayeur de dévoiler le deal au grand jour s’il ne faisait
pas quand même un pas de côté.
ÉCHEVINS SANS COMPÉTENCE
Le bourgmestre se serait alors « couché », avant de se raviser. De l’autre côté, la version des faits est bien entendu toute autre. Et l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Philippe Tison a carrément évoqué une tentative de putsch menée, selon lui, par Pastorelli ainsi que les membres du Collège Rudy Zanolla et Michaël Guyot. Sans oublier la conseillère Nathalie Gourmeur. Même si les récits diffèrent d’un côté ou de l’autre, les quatre personnes ont été sanctionnées par le PS anderlusien, les deux échevins perdant toutes leurs compétences dans l’histoire.
Bien évidemment, cette situation a plusieurs conséquences catastrophiques. En termes d’image du monde politique aux yeux de la population tout d’abord. Pour la gestion efficace d’une Commune ensuite : sans majorité acquise, aucun conseil communal n’a été convoqué ces trois derniers mois. Plus de 100 jours sans réunion du principal organe démocratique de l’entité ! De même, toutes ces chamailleries prennent du temps, occupent l’esprit, pompent de l’énergie…
qui n’est pas mise au service du citoyen. Le tout sans tomber dans la caricature, des réalisations étant quand même enregistrées (voir ci-dessous).
UN APAISEMENT ?
Et maintenant, on fait quoi ? À bonne source, on nous indique que le PS national a demandé aux différents protagonistes de trouver un terrain d’entente. Ce qui permettrait à Virginie Gonzalez de prendre la relève. Va-ton assister à la grande réconciliation ? En politique, tout est possible. Sinon, il faudra de toute façon se tourner vers l’opposition… qui n’attend pas forcément la bouche en cœur qu’on fasse appel à elle. Ne cherchez plus un scénario pour la version belge de House of Cards, on l’a trouvé pour vous. -
[b]Logement, rénovations de voirie et... chocolat[/b]
Malgré tout le remue-ménage politique expliqué ci-dessus, plusieurs projets concrets voient le jour. « Notamment au niveau du logement. Six habitations familiales vont être réalisées dans l’ancienne gendarmerie, alors que nous avons
cédé l’ex-bâtiment des contributions au fond du logement, sous forme de bail emphytéotique. À nouveau pour que des familles y soient accueillies. »
D’autres dossiers avancent.
>Voirie. Toute une série de voiries ont été réfectionnéesces derniers temps, ou sont en voie de finition. Là, la Commune vient d’obtenir un subside d’un million d’euros pour la rue du Vieux Cimetière, histoire de terminer le quartier en question. Par ailleurs, tous les abords de la gare ont été réaménagés pour 500.000 euros. « Avec une placette et un parcours pré-RAVeL. C’est sur ce site que devrait s’implanter le Pôle Santé pour lequel nous développons des contacts avec de grands hôpitaux de la région. »
> Propreté. Depuis le passage aux poubelles à puces en 2014, le volume de déchets par ménage a été divisé par deux. Reste le souci des dépôts clandestins par ailleurs. « Nous avons récemment fait l’acquisition d’une caméra mobile
pour traquer les indélicats. »
> Commerce. « Nous voulons continuer à densifier nos zones commerciales. Sur la N90, mais aussi dans le centre où on observe l’ouverture de plusieurs petits commerces. Et où la marque de pralines Leonidas s’installera fin de l’année. »
> Ecologie. L’exploitation du gaz de mine par Gazonor « est écologique, puisqu’on utilise le méthane au lieu de le laisser se diffuser dans l’atmosphère. » Par ailleurs, Anderlues a décroché des fonds FEDER pour un
éco-quartier avec des logements passifs, de la mobilité douce, de la récupération des eaux de pluie…
> Sécurité. Là, l’accent sera mis sur des dispositifs routiers pour contrôler et ralentir la vitesse, tout en protégeant les usagers faibles
L’opposition observe et attend
Face au Parti socialiste, toutes les autres forces politiques anderlusiennes s’étaient coalisées à l’occasion des dernières élections communales, au sein d’AJC. Elles espéraient ainsi renverser le parti à la rose dans la cité des Bourlettis, mais elles ont loupé leur pari. Cela dit, vu la situation actuelle… particulière, elles pourraient bien tirer les marrons du feu. « Nous avons reçu des appels du pied aussi bien de la part des uns que des autres », confirme Corine Cubi, viceprésidente d’AJC et conseillère communale. « Le pacte de majorité ne peut de toute façon pas être modifié pendant les 18 premiers mois de la mandature, c’est-à-dire jusqu’en juin prochain. Nous observons, réfléchissons et tirerons les conclusions nécessaires si besoin. » Bien sûr, la tentation est grande d’intégrer une nouvelle majorité. « Mais nous ne le ferons pas à n’importe quel prix, n’importe comment et avec n’importe qui. » En attendant, elle déplore l’image donnée de la politique. « Quand on dit que les gens n’ont plus envie d’aller voter et qu’on voit ce qui se passe pour l’instant, on peut les comprendre… » Elle regrette aussi l’absence de conseil communal, évoquée ci-dessus. « Mais même
en dehors du souci actuel, chaque fois, Anderlues a du mal à arriver à dix conseils communaux sur l’année. Le minimum légal ! »
